Performances linguistiques des enseignants et qualité d'apprentissage des élèves au primaire
Jean Bourdon
Université de Bourgogne - IREDU
03/2011
"De manière intrinsèque l'objectif de l'Éducation pour tous (EPT) n'est pas des plus évidents pour les pays les moins avancés et pourtant s'y ajoute, presque toujours, pour ces pays la difficulté supplémentaire d'assurer, dans les apprentissages initiaux, la transition de la langue locale à la langue d'enseignement. De plus, l'adaptation de l'offre d'éducation pour EPT s'est souvent réalisée, face à la contrainte financière, par l'arrivée de nouveaux enseignants avec des formations générales et professionnelles plus limitées, mais socialement plus proches des communautés. La seconde enquête PASEC sur le cas malgache permet d'évaluer ce contexte puisqu'elle teste la valeur ajoutée scolaire en 2e année, là où la langue locale domine comme langue d'enseignement, et en 5e année lorsque le français est devenu la principale langue d'enseignement. Par ailleurs, les maîtres affectés à des classes de l'échantillon PASEC ont fait l'objet d'une évaluation de leur capacité d'expression en langue française au moyen d'un test normalisé. Ce texte recherche donc à connaître l'impact de cette capacité du maître sur la qualité des apprentissages de ses élèves. La démarche adoptée est celle classique de la fonction de production d'école. De fait, un lien direct entre les capacités du maître et celles apportées aux élèves apparaît faible. Ce lien, lorsqu'il existe, passe par l'intermédiaire d'effets de gestion et d'organisation scolaires différents dans le cas malgache. Les principales conclusions montrent qu'il n'existe pas d'impact homogène et constant entre la compétence du maître et les apprentissages des élèves. L'élève en recevra un bénéfice conditionné, et souvent dilué, à travers des effets structurels et de mode de gestion de l'école. Par ailleurs et surtout, cette transmission de savoir sera inégale suivant la position de l'élève sur l'échelle des performances et, sur ce point, les conclusions sont conformes à la littérature : la question de la langue d'enseignement des apprentissages fondamentaux peut-être un facteur d'aggravation de l'inégalité scolaire. Ce constat sera étayé par l'emploi d'analyses de type semi-paramétriques autour de la régression par quantiles. Ainsi on parvient à mesurer la pénalité sur la performance scolaire des limites de l'enseignant. Ce lien n'est pas à rejeter surtout lors des apprentissages initiaux en langue française;"
http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/58/60/91/PDF/11007.pdf
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